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Conseiller éditorial et agent littéraire, quelles différences ?

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Pour le premier article de cette rubrique, j’avais envie de vous parler un peu de mon métier de conseillère éditoriale. On m’interroge régulièrement sur ce qui distingue mon activité de celle d’un agent littéraire. J’ai donc décidé aujourd’hui de répondre à cette question. Conseiller éditorial VS agent littéraire : quelle est la différence ? je vous explique tout ça !

Qu’est-ce qu’un agent littéraire ?

Quel est son rôle ? Que fait-il exactement ? Très actif dans les pays anglo-saxons, en Asie et dans quelques pays européens le métier d’agent littéraire se fait encore discret en France. Depuis quelques années maintenant, des agences françaises se créent. Indépendant ou rattaché à une agence, l’agent sert d’intermédiaire entre l’auteur et l’éditeur. Il négocie pour l’auteur l’ensemble des termes des cessions de droits. Il peut s’agir de droits d’adaptation écrite, visuelle, ou autre adaptation qui engagent l’auteur et ses ouvrages dans une relation contractuelle avec un éditeur. Au même titre qu’un agent artistique ou sportif, l’agent littéraire se rémunère auprès de son client.

Pourquoi faire appel à un agent littéraire ?

C’est une question bien légitime. Pourquoi payer quelqu’un alors qu’un auteur peut présenter son manuscrit gratuitement à l’éditeur ? La vérité, c’est que peu d’auteurs novices connaissent parfaitement les termes et le cadre juridique d’un contrat d’édition. Trop heureux d’être enfin accepté dans la catégorie des auteurs signés et publié, l’auteur fait des erreurs. Malheureusement, il se précipite et signe un contrat sans en comprendre parfaitement les closes. Ce même auteur se plaindra souvent de faibles droits d’auteur, et d’un contrat finalement pas si avantageux… L’agent est là pour éviter ce genre de problèmes. Redoutable négociateur, il maîtrise parfaitement les différents points de juridiques. Il connaît également très bien le marché de l’édition et détient des informations précieuses à propos des éditeurs chez qui il négocie et place ses auteurs. Cette connaissance implacable du milieu permet à l’auteur de bénéficier d’un contrat bien négocié.

Qui peut faire appel à un agent littéraire ?

Être représenté par un agent n’est pas donné tout le monde, l’agent a des exigences. Un dossier est souvent demandé à l’auteur. Dossier qui présente l’auteur et son projet. Une lecture approfondie du manuscrit sera effectuée. L’auteur ne sera représenté que si l’agent est séduit par le projet et y décèle un potentiel.

Le conseiller éditorial, son métier

Maintenant que vous comprenez le métier d’agent littéraire, parlons plus en détail de celui de conseiller éditorial. Je tenais à partager cet article avec vous pour vous parler un peu plus de mon métier. Le conseiller éditorial est souvent indépendant et a un rôle d’ordre consultatif. Auteur et éditeurs font appel à lui pour obtenir — le plus souvent — un premier avis professionnel sur un manuscrit. Oui le rôle premier du conseiller éditorial et un rôle de lecteur de manuscrit indépendant. Il lit, analyse et rédige une fiche de lecture détaillée et argumentée sur le projet. Il est là pour faire un état des lieux et parfois mettre le doigt sur les failles ou au contraire sur le haut potentiel d’un manuscrit. Contrairement à l’agent littéraire, le conseiller éditorial ne représente pas juridiquement l’auteur. Il n’aide pas à la négociation de contrat et ne se rémunère pas en pourcentages sur les droits d’auteur. Le conseiller éditorial est un acteur satellite, rémunéré de manière forfaitaire au même titre que n’importe quel prestataire. Il intervient après le travail d’écriture de l’auteur et avant le travail éditorial de l’éditeur. Il peut également aider l’auteur à cibler ses envois de manuscrit à des agents ou à des éditeurs, aider à la mise en page ou à la rédaction de supports (4e de couverture, biographie…)

Vous l’aurez compris, ces deux métiers sont différents et n’ont pas les mêmes enjeux. Ils sont pourtant régulièrement confondus par les auteurs, car méconnus. Les éditeurs ne se vantent pas de l’existence de ces nouveaux acteurs qui — semblent-ils — viennent parasiter le circuit éditorial traditionnel.

Voilà c’est tout pour aujourd’hui, n’hésitez pas à liker, partager et à me dire en commentaire si ce genre de focus métier vous plaît !

Je vous dis à bientôt et comme toujours, prenez-soin de vous !

3 Commentaires

  1. Virginie Pironin

    Bonjour et merci pour ces explications ! Savez-vous ce qui explique cette différence entre la France, où les agents littéraires sont assez méconnus, et les pays anglo-saxons, où ils sont presque incontournables ? Le métier de conseiller éditorial est-il, comme celui d’agent littéraire, déjà plus développé dans certains pays ? C’est un sujet que je trouve très intéressant en tout cas !

    Réponse
    • Aude BERTHELOT

      Très bonne question. La première chose qui me vient à l’esprit c’est déjà le côté « conservateur » de l’édition. Ils n’aiment pas changer leurs habitudes, j’ai pu en faire le constat dans certaines grandes maisons où j’ai travaillé… On est également en retard sur le marché du livre numérique en France. Deuxième chose, un agent négocie les contrats ce qui implique aussi le montant des droits d’auteurs. Avoir un intermédiaire supplémentaire entre l’éditeur et l’auteur c’est revoir le contrat en faveur de l’auteur, mais aussi de l’agent, c’est un peu moins bénéfique en termes de budgets pour l’éditeur. 😉

      Réponse
      • Virginie Pironin

        Merci pour cette réponse ! Je n’avais pas vraiment pensé à l’impact financier qu’un agent pouvait avoir pour l’éditeur, pour moi, cet impact s’appliquait plutôt aux revenus de l’auteur. Mais en fait, tout est lié, c’est logique.

        Réponse

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  1. Comment se faire publier : les alternatives - Mademoiselle Freelance - […] en parle malheureusement assez peu, pourtant le métier d’agent littéraire se développe petit à petit en France. Déjà bien implanté dans…

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